La crise écologique et l'épuisement des ressources naturelles ne sont pas des aspects accessoires du mode de production capitaliste et ne peuvent pas être évités en établissant un capitalisme plus "sage", modéré, vert, durable ou circulaire. Il ne paraît pas possible aujourd'hui de comprendre la crise écologique, en tant qu'imbrication entre l'évolution technologique et le capitalisme, si l'on ne tient pas compte des contraintes pseudo-objectives qui dérivent de la valorisation de la valeur et qui poussent à consommer la matière concrète du monde pour satisfaire les exigences abstraites de la forme-marchande. Le mode capitaliste de (re)production est basé sur une forme sociale abstraite de richesse - la survaleur -, qui est intrinsèquement autotélique, illimitée et, en tant que telle, entraîne une forme de croissance économique débridée nuisible à la biosphère. L'incompatibilité du capital et de la protection du climat, qui se reflète au niveau systémique fondamental ainsi qu'au niveau politique et culturel, fait du dépassement du mode d'économie capitaliste destructeur une question de survie pour l'humanité au XXIe siècle.