Loin d'être exclusivement consacré à l'Ecole nationale supérieure de la photographie, ce second numéro d'Infra-mince, assez différent du premier, se développe autour d'une thématique empruntée au titre d'un roman de Luigi Pirandello : Un, personne et cent mille. Il s'agit, par la médiation de ce titre, dans la proximité du roman mais en prenant des libertés avec son contenu explicite, d'interroger la photographie elle-même sous l'angle de son extraordinaire multiplicité. Ce numéro comporte, outre un texte introductif et une étude sur l'approche pirandellienne de la photographie, la traduction de deux textes inédits en français dus, l'un et l'autre, à des critiques nord-américains, deux entretiens abordant selon des points de vue différents la question des genres photographiques, ainsi que deux essais, l'un traitant de l'impossible assignation à résidence de la photographie, le
second du montage à la fois littéraire et photographique dont procède l'œuvre de l'écrivain W. G. Sebald. Bien qu'une réflexion sur les rapports qu'entretiennent l'écrit et la photographie n'ait pas été au cœur des préoccupations de la rédaction, c'est bien, pour une part, de cela dont il est aussi question dans le corps de la revue. Ces textes, auxquels il faut ajouter un regard sur la photographie japonaise contemporaine, sont scandés par cinq portfolios conçus par des photographes qui sont tous élèves ou anciens élèves de l'Ecole nationale supérieure de la photographie.