Gruppen poursuit son chemin. Comme à notre habitude, nous vous proposons dans ce numéro 7 une entrevue fameuse, et accueillons pour l'occasion le grand anthropologue Philippe Descola. Ne fixant aucun thème à l'avance, c'est tout naturellement et sans préméditation que nos lignes visiteront le travail de l'historien et activiste américain Dan Berger qui rend ici hommage à la militante révolutionnaire et artiste Marilyn Buck, emprisonnée pendant vingt-cinq ans en raison de son soutien à la cause des Noirs. Anne Mathieu, pour sa part, nous invite légitimement à nous pencher de nouveau sur l'œuvre de ces deux géants que sont Frantz Fanon et Aimé Césaire. Et puisque nous ne sommes jamais assez nombreux pour dénoncer le mépris et l'oppression dont sont victimes tant de femmes et d'hommes, le poète Serge Pey nous rappelle l'existence de cet homme injustement emprisonné depuis plus de trente ans pour avoir défendu le droit de son peuple à vivre dignement, à savoir Leonard Peltier, militant de l'American Indian Movement. Du côté des philosophes, Frédérique Bisiaux signe un texte portant sur la Vacuité de l'existence humaine dans ses rapports avec l'aliénation et la liberté. Elle est accompagnée d'Arnaud François dont le travail nous invite à penser une nouvelle Philosophie de la santé, de Sébastien Miravète qui nous livre ici une note concernant l'évolution des sciences cognitives, et de Pierre-Ulysse Barranque qui entame dans ce nouveau numéro une réflexion sur l'esthétique de Marx et nous offre un texte intitulé L'aliénation sociale de l'artiste selon Karl Marx (Esthétique de Marx I). D'art, il en sera encore question avec Yann Beauvais, dans un essai portant sur l'œuvre majeure du cinéaste expérimental polonais Jósef Robakowski, mais aussi avec Ilan Kaddouch qui nous présente pour la première fois dans ces pages une courte œuvre musicale sous la forme d'un quatuor à cordes, sans oublier Bernard Bourrit, avec une réflexion sur le renoncement à travers le portrait de Frederick Farrar réalisé par l'écrivain W. G. Sebald, ou encore Astrid de la Chapelle dont les dessins traversent l'ensemble ce numéro. La mécanique hermaphrodite du cœur souple, du poète Laurent Jarfer, clôture ce Gruppen n°7, qui bien évidemment n'aurait pu prendre corps sans le travail graphique de notre très chère Laurence Gatti.