Ce numéro thématique des cahiers du GREMAMO (équipe du SEDET-CNRS Paris) réunit des contributions sur la place, l'évolution et les mutations des villes intermédiaires du Maghreb et du Machreq. La question de l'intermédiation est d'un intérêt capital dans l'approche des agglomérations de taille moyenne dans la mesure où ces dernières sont amenées à jouer ce précieux rôle d'interface entre grandes métropoles et petites villes. On mesure ainsi toute la nécessité de renforcer ces échelons urbains intermédiaires dont les fonctions et les services leur permettent d'organiser, de structurer et d'animer des espaces souvent délaissés par les grandes métropoles. Au niveau des pays, cette question est au cœur des problématiques de décentralisation et d'équilibre régional. En outre, dans un contexte de mondialisation des échanges, de flux financiers et économiques globalisés, les pays du sud subissent les choix imposés par les pays les plus riches. Dans ce dispositif international, les villes moyennes sont ignorées, car _jugées d'un intérêt mineur. Ce déplacement forcé vers les niveaux supérieurs de la hiérarchie urbaine introduit des marginalités socio spatiales que seules les villes intermédiaires peuvent corriger. Afin d'examiner la situation de ces villes intermédiaires, il nous a semblé important de faire, d'abord, une étude très approfondie sur la densité, le maillage et l'évolution, dans la longue durée (1900-2005), du réseau urbain de l'ensemble des pays du Monde arabe pour ensuite les illustrer par des exemples, régionaux ou locaux, sur quelques pays de la région (Tunisie, Algérie, Syrie, Maroc).