Est-il possible de mettre la Corée en miettes ? Ce petit pays homogène peut-il avoir des régions ? D'ailleurs, qu'est-ce qu'une région, pour un géographe coréen ? Et pour un habitant de la Corée. Que signifie par exemple le fait qu'aux dernières élections présidentielles (2002), les électeurs de Pusan et Taegu ont massivement soutenu le candidat originaire de leur région ? Pourquoi, au contraire, les Coréens des bonnes familles séouliennes évitent-ils de se marier avec des personnes originaires de Kwangju ? Bousculant les approches classiques de la "question régionale" qui, depuis le milieu des années 1980, a émergé en Corée du Sud comme un thème récurrent du discours sur les différenciations territoriales de la nation, ce volume analyse les constructions qui sous-tendent les régions et le régionalisme en Corée. Enrichie par les contributions de collègues coréens et les regards croisés de l'archéologie, de l'histoire, de la géographie et des sciences politiques, Géographie et cultures s'interroge ici, en déconstruisant l'objet-test de la région, sur les logiques sous-jacentes du lien entre espace et société en Corée.