L'opinion publique a facilement l'impression qu'on lui " cache des choses ". Ceux qui lui annoncent la révélation de secrets bien gardés pour des raisons malsaines reçoivent de sa part une attention presque automatiquement favorable. Le mot sensationnel de " révélation " recouvre souvent peu de chose, et parfois même un pur mensonge. Mais on se dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu, et l'oreille que l'on prête est a priori bienveillante. On y croit parce qu'on veut y croire, bien au delà d'une analyse critique des sources. De ce point de vue, Dan Brown a réussi son coup. Il s'en prend à l'Eglise, surtout catholique, et l'accuse tout uniment d'être une institution bimillénaire de mensonge. Il " pousse le bouchon " jusqu'à prétendre que, pour préserver ce mensonge vital, l'Eglise est prête à des assassinats en série. Comme l'Eglise cultive effectivement un certain secret dans la gestion de ses affaires, on est volontiers prêt à le croire.