Dans sa tonalité même, le concept de " développement durable " semble proposer une direction à l'Histoire. C'est donc dans celle-ci qu'il faut chercher la signification de ce nouvel esprit, par un regard attentif porté vers le passé. Il apparaît alors que le refus de l'inacceptable, l'appel à la raison, la voix de la conscience qu'incarne à sa manière l'exhortation contemporaine au " développement durable ", évoquent irrésistiblement les voix d'un autre siècle. La " crise de conscience " du monde actuel n'a-t-elle pas pour antécédent majeur, et comme pour inspirateur, la " crise de la conscience européenne " qui, selon l'expression de Paul Hazard, prit place au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles ?