Je ne crois pas au concept de " reporter de guerre ". Bien sûr, ce clan singulier de la grande tribu médiatique a ses codes, ses rites, ses manies, sa noblesse et ses travers. Mais le " journalisme de guerre " n'est rien d'autre que du journalisme dans la guerre. Il requiert les mêmes qualités - le désir de comprendre, l'envie d'expliquer - que tout autre domaine du métier. Une familiarité excessive avec le fracas des armes éloigne le témoin de son lecteur. Comme la connivence entre le " rubricard " politique et le ministre ou l'élu émousse l'acuité de son regard. Reste, dans les deux cas, à trouver la " bonne distance ". Se tenir assez près pour saisir les ressorts d'une ambition, mais suffisamment loin pour ne pas en devenir l'instrument. Journaliste " dans la guerre " Vincent Hugeux -p.223.