Après la mort de Yasser Arafat et à l'heure du retrait israélien de la bande de Gaza, la société palestinienne s'interroge sur la réalité du statut d'" autonomie " qui lui a été octroyé après les accords d'Oslo. Le soulèvement contre l'occupation israélienne des quatre dernières années a modifié les relations sociales, entravé les possibilités de développement économique, aiguisé les clivages politiques et enrayé les conditions d'une " bonne gouvernance ". Toutefois, au quotidien, les Palestiniens se réorganisent pour surmonter les contraintes qui leur sont imposées et transcender les murs et les barrières, symboliques et matérielles, qui les condamnent à une fragmentation territoriale et sociale toujours plus grande. Par des initiatives croisées et souvent contradictoires, les acteurs les plus divers atteignent un niveau d'autogestion remarquable tandis que se transforme la société civile. Ce recueil tente d'interpréter les stratégies et les normes en fonction desquelles les solidarités familiales et locales s'adaptent pour maintenir, dans l'adversité, un minimum de cohésion sociale. Délaissant quelque peu les considérations de géopolitique qui dominent, et de loin, le débat sur le conflit israélo-palestinien, cet ouvrage collectif propose d'aborder, à travers des enquêtes directes et récentes, la société palestinienne " de l'intérieur ".