Cet ouvrage engage une réflexion autour de la réorganisation des rapports de genre dans le contexte des mutations économiques, sociales et culturelles au début du XXIe siècle. La redéfinition des rôles, des statuts et des positions sociales des femmes et, dans une moindre mesure, des hommes, ainsi que la fabrique des féminités et masculinités amènent les auteurs à repenser les cadres d’analyse du genre. Les changements sociaux ne produisent pas nécessairement une résorption des inégalités entre les sexes et les déplacements qui s’opèrent par rapport aux normes mais relèvent aussi de réinterprétations et de repositionnements. Les textes rassemblés dans cet ouvrage s’inscrivent dans des directions aussi diverses que celles des recompositions des rapports familiaux ; des formes sociales et des espaces des violences ; des mobilités et circulations ; de la citoyenneté, de la participation et des mobilisations politiques ; du travail, de la sphère économique et du marché de l’emploi ; ou encore, des identités sexuelles. Ils relèvent d’une pluralité d’ancrages théoriques, disciplinaires et géographiques. La diversité en termes de perspective fait ressortir d’autant plus clairement le pouvoir du genre, en tant que principe organisateur de la société dans son ensemble, à interpeller toutes les sciences sociales et à remettre en question des concepts clés tels que ceux d’espace, d’individualisation, d’autonomisation, etc. Ainsi, des piqueteras argentines aux chirurgiennes françaises, des toxicomanes casablancaises aux employées de maison sri lankaises de Beyrouth, les contributions de cet ouvrage observent le genre en mouvement : autonomisation, agency et émancipation, mais aussi individualisation, réintégration des rôles traditionnels, conflits, stratégies, comment le changement social travaille-t-il le genre ?