Pourquoi laisser l’Espace aux seuls scientifiques et métaphysiciens ? Sa nuit perpétuelle est aussi tissée de l’étoffe dont sont faits nos rêves, et, de proche en proche, nos révoltes et nos révolutions. Le désir, qui se nourrit de la distance, ne pouvait trouver à se cristalliser mieux que sur ce «lointain» géographique autant qu’existentiel. Car l’Espace suggère l’infini des possibles qui se déploient au-delà de l’atmosphère terrestre. L’Espace, c’est aussi l’absence de gravité : se délivrer de sa masse terrestre, c’est envisager de s’affranchir des contingences. L’horizon suprême en est, bien sûr, l’immortalité, dans un environnement où les distances se mesurent en années-lumière. L’Espace est un champ privilégié d’exploration du changement, du passage d’un état à un autre, réel ou imaginaire. Dès lors, de quels rêves, révoltes et révolutions sera-t-il le germe dans nos sociétés contemporaines ? Ce sont les questions qu’aborde la revue Espace(s) à l’occasion de son onzième numéro.