"Quand une sainte ne saigne pas, elle écrit." Et parfois aussi elle : triomphe dans un procès, tient tête (et yeux et dents), se bat en armure, prend la pose, parle avec les animaux, emporte nos superstitions, donne du courage aux malades, protège les putes, fume le cigare, expose sa pilosité, trouve de l'or dans le fumier du...
Chaque numéro d'Eigensinn se présente comme une collection d'études rusées sur lieux communs, dans laquelle différents savoirs et disciplines entrent en dialogue autour d'un sujet peu interrogé ou d'une idée ressassée. L'enjeu est d'éclairer une thématique en apparence banale, de l'enrichir (au sens quasi métallurgique du terme) de manière à créer un objet à la fois composite et cohérent. Face à la précarisation des conditions de travail à l'université et à la mise en concurrence généralisée des chercheur·e·s, Eigensinn persiste à penser qu'il n'y aura de résistance que collective, et que le travail revuistique y contribue. Eigensinn tient aux savoirs et à la culture universitaire, avec les libertés qu'elle donne, les espaces qu'elle préserve et les alliances hétérogènes qu'elle rend possibles.