Au cours des années 1930, les artistes et écrivains sont entrés en résistance un peu partout en Europe. En Allemagne, même après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, les Progressistes de Cologne ainsi que les peintres communistes continuent de chercher des voies pour la libre expression, malgré les arrestations et les persécutions. De même en Italie, où des créateurs et intellectuels, à l'exemple de Piero Gobetti, prônent une pensée libre et éclairée. La résistance des peintres et cinéastes soviétiques consiste à ne pas renoncer aux recherches et aux avancées réalisées au lendemain de la révolution d'Octobre, malgré le rouleau compresseur du Parti qui veut imposer le Réalisme socialiste, une nouvelle doctrine en art, aussi restrictive que floue. La censure et la répression n'épargnent pas les artistes dans les pays démocratiques. Les pièces de théâtre ouvrier sont étroitement surveillées en France. Le peintre français André Masson met en garde contre la propagation de la doctrine franquiste liberticide. En Angleterre, John Grierson s'applique à présenter le réel et les souffrances du peuple, défendant un art de l'éveil pour tous. Quand en 1939-40 tout semble perdu, beaucoup choisissent ou subissent l'exil, aux Etats-Unis notamment. Envoyé par le Comité américain à Marseille, Varian Fry tente de sauver ceux qui résistent et devient résistant lui-même, tant ses choix sont contraires aux directives officielles. Les intellectuels immigrés aux États-Unis organisent des forums pour prolonger la résistance antifasciste au nom d'une " renaissance ", c'est le nom de la revue qu'ils lancent, de la pensée libre.