Les spécialistes des rapports entre l'Inde et la Grèce réunis à Besançon en mars zoo ? ont dégagé trois principaux regards que, d'Hérodote à Nonnos, les Grecs ont portés sur l'Inde : un regard ethnographique qui se veut objectif mais déforme ou idéalise la réalité indienne ; un regard métaphysique qui s'interroge sur les similitudes que certains penseurs grecs de l'époque hellénistique ont cru percevoir entre la philosophie platonicienne et la religion indienne ; un regard poétique qui transforme le voyage indien de Dionysos en épopée. La table ronde a également abouti à rejeter énergiquement la notion d'influences, en montrant que le texte pali du Milindapanha n'a pas été influencé par la langue grecque, que les philosophes grecs n'avaient pas une connaissance directe de la thèse indienne de l'immanence du divin dans l'âme humaine, et que les intellectuels alexandrins gnostiques et chrétiens n'avaient qu'une piètre connaissance du bouddhisme.