Ce numéro s'intéresse aux différentes acceptions du don et à la manière dont les humains négocient dialectique du don et de la dette et leurs conflits, creuset des différentes confessions. On ne peut jamais régler sa dette. S'en acquitter suppose transmission et culpabilité de ne pouvoir l'apurer. Le don est multiple : celui de la vie qui recouvre des formes variées (organes, gamètes, amour), l'offrande, l'héritage (et la dette qui lui est corrélée), la possession d'un don, le sacrifice, la dot, le bénévolat, les donations... Au coeur de la dynamique relationnelle, le don fait partie des échanges et implique sa réception (acceptation ou refus par l'autre). Il met l'accent sur la gratitude, mouvement vers l'autre, reconnaissance de sa subjectivité, de sa valeur. Il n'est jamais gratuit : on est toujours l'obligé de celui qui nous donne, entraînant ambivalence ou agressivité à son égard en raison de la dépendance qu'il induit. Le don ouvre à une altérité à partir de laquelle un devoir est à l'oeuvre, conduisant de façon implicite le récipiendaire à s'engager à le faire fructifier sous peine d'être désavoué. Il s'agit de ne pas jouir du don mais d'y ajouter une valeur représentant celle accordée au donneur. Ce numéro montrera combien, dans le don, la demande de l'autre pourrait être annulée.