Publié en 1930, As I Lay Dying est un roman dont les facettes sont aussi multiples que les voix de ceux qui interviennent tout au long des cinquante-neuf monologues qui le composent. Faulkner décrivait ce roman comme un " tour de force ", écrit de manière fulgurante et dont la technique narrative éclatée reflétait la mise en péril d'une famille, les Bundren, après le décès de la mère. Ce recueil, divisé en trois parties, s'intéresse d'abord au contexte dans lequel a été rédigé ce texte charnière où le comté fictif de Faulkner, Yoknapatawpha, est nommé pour la première fois. Il y est question de ruralité, d'économie et de la vision kaléidoscopique émanant de la décomposition et de la recomposition de paysages intérieurs et extérieurs. Le deuxième volet porte plus précisément sur la forme complexe du récit en analysant divers éléments emblématiques : la mort de la mère est étudiée d'un point de vue stylistique et linguistique, c'est ensuite l'utilisation du grotesque qui arrête l'attention, puis le fait social qui amène inéluctablement la violence et l'instabilité que certains personnages tentent de contrecarrer. Les éléments relatifs à la nature, que Faulkner utilise pour décrire la nature même de ses personnages, sont également mis en exergue ici. La dernière partie aborde la question du temps en relation avec l'espace : les études qui la composent traitent du récit, de la lente disparition du sens des choses, et du pouvoir performatif des mots qui ancrent dans le temps une réalité autre que celle qui affleurerait naturellement. Les articles sont suivis d'une bibliographie détaillée et d'une postface de l'écrivain contemporain Ron Rash. Ces nouveaux travaux montrent la richesse du texte faulknérien et invitent à de nombreuses explorations d'une histoire désormais canonique.