Le sait-on assez ? L'auteur de Tous les matins du monde (1991) et des Ombres errantes (prix Goncourt en 2002) a publié à ce jour une cinquantaine d'ouvrages. Aux romans - de Carus en 1979 à Villa Amalia publié l'année dernière, en passant par Le Salon du Wurtemberg ou Les Escaliers de Chambord -, il a mêlé les contes, forme privilégiée à ses yeux parce qu'elle renvoie à la nuit de l'enfance, ainsi que les Petits traités spéculatifs dont l'entreprise se prolonge dans le sidérant work in progress intitulé Dernier royaume. Comme un compositeur baroque, improvisant sur une basse continue, il a tissé de multiples variations sur quelques thèmes omniprésents : le sexe et la mort, la sauvagerie et le secret, la naissance et les états qui la précèdent. Toujours à l'écart des constructions systématiques comme des genres littéraires préétablis : récit et spéculation s'entrelacent, le traité se fait poésie, l'essai accueille le journal intime. Qu'est-ce qu'un littéraire ? demande ici Pascal Quignard, dans un texte inédit où s'entend toute la singularité de sa voix. A quoi quelques-uns de ses lecteurs ont fait écho, en interrogeant l'œuvre multiple, hybride et secrète de ce littéraire-là.