Les épilepsies de la petite enfance sont polymorphes et incluent des formes bénignes mais aussi d'autres extrêmement sévères. C'est en particulier à ces dernières que ce numéro s'intéresse : au plan diagnostique, pronostique et aux conséquences familiales et sociales de ces épilepsies précoces qui peuvent aller jusqu'à une certaine stigmatisation. Le traitement de ces formes graves relève pour l'essentiel du domaine hospitalier, et pourtant les CAMSP et les SESSAD ont largement à se préoccuper de leur accompagnement au quotidien. L'épilepsie sévère de la petite enfance désorganise en effet le développement de l'enfant, son éducation, sa scolarité, peut influer sur son psychisme et ces éléments, joints à la terreur de déclencher des crises en contrariant l'enfant, aboutit à un "surhandicap" largement évitable et qui relève bien de l'action médico-sociale précoce. La question de l'épilepsie de l'enfant questionne donc de manière assez paradigmatique la manière de concevoir le développement et ses avatars, et d'articuler des prises en charge relevant de compétences, de formations et de théories différentes.