La vie quotidienne d'un salarié ne se réduit pas aux seules tâches professionnelles. Sa journée est jalonnée de pause, officielles ou officieuses, légales ou tolérées, parfois interdites dont un certain nombre implique la consommation de nourriture. En effet, nous mangeons et buvons aussi au travail. D'ailleurs nous mangeons pour travailler et travaillons pour manger. Ces activités sont à la base de la production et la reproduction sociales. Déjeuners, pauses-café, grignotages, "pots" sont autant de moments, partagés ou solitaires, ordinaires ou extraordinaires qui se déroulent dans des lieux multiples : cantines, coins-distributeur, ateliers ou bureaux. Mal connues historiquement et sociologiquement, peu visibles dans leur variété, ces pratiques alimentaires remplissent pourtant des fonctions sociales et symboliques essentielles au sein des établissements des secteurs secondaire et tertiaire. Elles participent notamment à la construction des identités professionnelles. Plus que jamais, à l'heure de la Réduction du Temps de Travail et des nouveaux aménagements d'horaires, les entreprises doivent tenir compte, dans leur fonctionnement, de l'articulation des sphères privées, domestiques et professionnelles.