La vague ultralibérale, son utilitarisme et son allégeance à la normalisation hygiéniste, aux intérêts des multinationales pharmacologiques et des assurances a amené une régression des interrogations épistémologiques et éthiques dans le champ des sciences humaines et des pratiques cliniques. Entre les enfermements dogmatiques et les dérives oecuméniques, dans un monde où désormais tout se vaut et tout se vend, les théories de la pratique se juxtaposent, se superposent et se mélangent dans des boîtes à outils organisées par les logiques du profit et de l'efficacité immédiate. Dans une perspective d'élucidation des différents paradigmes, les auteurs travaillent à redéfinir une pensée de la complexité et les enjeux des nécessaires débats théoriques. Ils explorent les conceptions de la causalité et du déterminisme telles qu'elles se pensent, et se mettent en oeuvre dans la clinique et la théorie. En interrogeant notamment les différents modèles présents dans les théories de l'inconscient, dans l'ensemble de ses configurations et de ses acceptions (psychique, sociologique, anthropologique, biologique, linguistique...), ils abordent la question de leur articulation, intrication et résonance, et les possibilités de transformation des pratiques qui pourraient en découler à partir de leur confrontation.