" Le monde aujourd'hui est comparable à un instrument à broyer, il exerce des pressions. Mais, si tu es le marc, tu vas à l'égout ; si tu es l'huile, tu restes dans un récipient. Car il faut qu'il y ait des pressoirs. Regardez le marc, regardez l'huile. Parfois, le monde exerce une pression, par exemple : la famine, la guerre, la disette, les prix élevés, la pauvreté, la mortalité, les pillages, l'avarice ; ce sont les pressoirs des pauvres, les calamités des cités. Nous voyons ces choses. Nous trouvons les hommes au milieu des pressoirs en train de murmurer et de dire : "Voilà, en ces temps chrétiens, que de malheurs !" Comme le monde entier est un instrument à broyer, cela suggère une autre comparaison : de même que c'est dans le four que l'on éprouve l'or et l'argent, de même la tribulation permet de mettre à l'épreuve les justes. La comparaison est tirée du fourneau de l'orfèvre. Dans cet étroit creuset, il y a trois choses le feu, l'or et la paille. Et tu vois là l'image du monde tout entier. Il y a la paille, il y a l'or et il y a le feu. La paille est brûlée, le feu embrase ; l'or est mis à l'épreuve. Le monde est comme le fourneau de l'orfèvre : les justes sont comme l'or, les impies comme la paille, la tribulation comme le feu. " S. Augustin, Sermon Denis 24, trad. J.-C. Fredouille, NBA 8, pp. 44-45.