On présente parfois le Cantique des Cantiques comme le plus profane des livres bibliques : pourtant, le sens théologique et spirituel que lui donnent les traditions juives et chrétiennes n'en force pas la logique. Loin d'opposer érotique et mystique, le cantique par excellence invite en effet, plus que tout autre texte biblique, à penser l'unité de la lettre et de l'esprit, c'est-à-dire l'accomplissement comme amour : le désir y trouve, dans son propre dépassement, son sens plénier.