La production continue de frontières politiques est une dimension sous-estimée de la réorganisation du monde depuis la fin de la Guerre froide. Le monde globalisé est un monde surfragmenté. Ce paradoxe soulève notamment la question des impasses de la globalisation, dont le " dogme sans-frontiériste " est contredit par son impuissance à fonder une société universelle qui ne se réduise pas à l'abstraction des différences. Face à cette impuissance, les chrétiens admettent la nécessité d'une limitation politique contre toute logique impériale, mais favorisent également l'intégration dans toute communauté politique, car les différences ne sont pas pour eux un motif d'affrontements, mais l'occasion d'un mouvement de charité d'autant plus fort - une occasion de communion.