Dans ce numéro, nous donnons d'emblée la parole aux pauvres. Qu'ils soient fragilisés par l'éclatement familial ou par la société de consommation, il apparaît que leur désir est d'être comme les autres. Faute de quoi, la stigmatisation augmente à leur égard. Si nous avons du mal à faire les premiers pas vers les pauvres, c'est qu'ils nous renvoient à nos peurs primitives. Chose difficile à admettre, car c'est devoir assumer, du coup, que nous sommes par nature démunis. La présence des pauvres appelle donc à des retournements. Pour tourner la tête du côté où l'on n'a pas envie de voir. Puis, pour connaître de nouveaux visages. Enfin, pour découvrir que rien de décisif ne peut se jouer dans l'ignorance de ceux qui d'habitude ne comptent pas.