La perversion comme le pervers suscitent invariablement un malaise. Malaise le plus souvent dénié et immédiatement remplacé par une violence : celle d'un étiquetage en forme de condamnation qui est aussi un aveu d'impuissance et un acte d'exclusion. Parfois aussi, celle d'une véritable fureur théorique, fureur de réduire en prétendant expliquer. Mais l'objet perversion ainsi traqué ne se dérobe pas moins que le dit pervers. En quoi ce malaise consiste-t-il, qu'a-t-il de spécifique ? Peut-être ces lieux du psychisme qui se refusent au jeu du signifiant bouchent-ils l'horizon, détournant par une infinie succession de masques et de passages à l'acte l'émergence d'une dimension tierce, celle de la vérité.