Dans son rapport au passé traumatique, la mémoire est devenue un marqueur des sociétés démocratiques. L'Amérique latine se distingue précisément par cette exigence de justice et de réparation, face aux crimes du passé et aux violences d'Etat. Dans ses derniers travaux, Henry Rousso revient longuement sur les redéfinitions de la mémoire, terme galvaudé mais qui en est venu à désigner tout type de rapport entre passé et présent, et donne lieu à des formes inédites de revendications sociales voire de politiques publiques. Face à un passé traumatique, la mémoire est devenue un " marqueur des sociétés démocratiques ". Dans cette globalisation de la mémoire, l'Amérique latine se distingue précisément par une exigence de justice et de réparation dans le cadre de transitions à la démocratie, face aux crimes du passé, à la répression politique et aux violences d'Etat. Au-delà des commémorations officielles, une " mémoire de dénonciation " s'est mise en place, portée par des travaux d'historien(ne)s du temps présent. D'où la confrontation histoire/mémoire, analysée à travers certaines problématiques : la reconnaissance des victimes et de témoins, le dévoilement de nouvelles sources, les relations entre politique et violence d'Etat, ou les politiques symboliques et patrimoniales qui sous-tendent cette réécriture de l'histoire et ses médiations.