" Le premier contact avec l'évangile de Marc est assez déroutant. C'est peut-être l'évangile que l'on connaît le moins. Il a eu le malheur d'être composé le premier ; instinctivement, on recourt à Matthieu et à Luc qui semblent bien l'avoir connu et utilisé et qui nous paraissent plus complets. Dans l'usage de l'Eglise catholique, Matthieu a tenu la vedette pendant des siècles : on le lisait dans la liturgie et on partait de lui pour expliquer les évangiles. Puis Luc, parce qu'il paraît moins juif, mieux adapté à une mentalité grecque comme la nôtre, a retrouvé de la faveur. Marc a dû attendre une époque récente pour retrouver - ou plutôt trouver, car il ne l'a jamais vraiment connue - une certaine popularité. C'est aux environs de 1900 que les historiens l'ont remis en honneur : ils le pensaient beaucoup plus crédible que les autres évangiles, beaucoup plus proche de l'histoire de Jésus. Aujourd'hui, c'est pour un autre motif qu'on revient à lui : à cause du regain d'intérêt pour l'humanité de Jésus. On s'intéresse tellement à Jésus comme homme qu'un fort courant, actuellement, a même tendance à mettre entre parenthèses tout ce qu'on a pu apprendre au catéchisme sur la divinité de Jésus. Et facilement on utilise Marc en ce sens... "