André Prenant (1926-2010), grand pédagogue, formateur, transmetteur de savoir, ce qu'il a fait toute sa vie et notamment pendant près de 40 ans où il a préparé des générations de futurs géographes à l'agrégation. En tant qu'enseignant, il a été un passeur de connaissances, entre les deux rives de la Méditerranée. Nombre de ses collègues algériens tout particulièrement lui en savent gré. Géomorphologue de formation, André Prenant a souvent raconté comment il avait glissé de la géographie physique à la géographie humaine, en découvrant l'Algérie coloniale dans les années 1948-1949. A cette époque, conseillé par Jean Dresch, son expérience à Béchar et dans le désert algérien en compagnie d'un dromadaire et de son chamelier, lui a ouvert mille horizons en géographie humaine, mais aussi par l'approche de la colonisation à travers plusieurs champs disciplinaires. André Prenant a compris très tôt que la colonisation était multisectorielle et ne pouvait s'analyser qu'en croisant un certain nombre de disciplines. Mais bien sûr, nous ne pouvions pas omettre les combats qu'il a menés du dehors et du dedans de sa vie professionnelle en tant que très jeune résistant pendant la Seconde Guerre mondiale (Franc-tireur partisan en 1943, participa à la libération de Paris en août 1944 et fut chef de section Colonne Fabien dans les combats de libération en Alsace), syndicaliste universitaire, communiste, foncièrement anticolonialiste, et avant tout humaniste