La première partie est consacrée à une session de communications libres. La participation croissante d'orateurs de tous horizons contribue à élaborer un programme toujours plus riche, ouvert aux fidèles du cercle comme aux chirurgiens d'expérience ainsi qu'aux plus jeunes, à qui souhaite en réalité transmettre, témoigner, enrichir nos esprits avides d'acquisitions nouvelles, quitte à bousculer certains dogmes.
En novembre, se retrouvent ainsi, côte à côte, des chirurgiens orthopédistes toutes tendances confondues, car le cercle Nicolas Andry rassemble par-delà nos clivages en sous-disciplines. Cette session nous conduira de Dominique Larrey à Amédée Bonnet, du Sahara algérien à l'Ecole chirurgicale de Lyon, de l'épaule à la main, du scalpel au système numérique, sans oublier les questions éthiques au travers de communications sur l'apprentissage en chirurgie, la relation avec le patient, les interrogations sur notre métier.
En 2015, c'est autour de "l'éthique de l'indication opératoire" que s'organise en seconde partie la table ronde. L'éthique, au carrefour des thèmes abordés les précédentes années - l'évaluation, le risque et l'innovation -, est quotidiennement au centre de nos choix thérapeutiques et en guide le cheminement. Au moment de décider une intervention, nous nous posons implicitement trois questions décisives : "que peut-on proposer", "peut-on opérer", "doit-on opérer" ? A la première, le chirurgien mobilise principalement ses connaissances anatomiques et techniques ; pour la deuxième, il laisse à l'anesthésiste où à la discussion en binôme la décision finale d'opérer ou non, en fonction du terrain, alors que dans la troisième, il considère avant tout le patient en tant que personne, entité physique et psychique, et doit en permanence adapter son discours en essayant de le replacer dans son environnement personnel et professionnel, avec la plus grande neutralité.
Sans conteste, l'art chirurgical se situe aux antipodes d'un monde mécanisé et répétitif d'où seraient exclus pensée et raisonnement. L'Homme, placé au-dessus des contingences matérielles et anatomiques pures, l'Homme, considéré dans sa dimension holistique, devrait toujours se retrouver au centre de toutes les préoccupations. Du primum non nocere d'Hippocrate au rapport bénéfice/risque de tout acte susceptible d'être délétère, en passant par la devise qui marqua le 3 août 1843 la fondation de l'Académie de chirurgie, "Vérité dans la science, moralité dans l'art", l'empreinte de l'éthique plane constamment dans la décision thérapeutique.
A la lumière des exposés, nous tenterons d'y voir plus clair à propos des liens entre éthique et épistémologie, décision chirurgicale, argent dans la relation soignant/soigné, ou encore éthique et industrie.