Réunissant des historiens et des littéraires, ce colloque a fourni la possibilité de conjuguer les sources et croiser les analyses à propos de ces manifestations festives et sportives nommées, au Moyen Age, tournois, cembels, behourds ou joutes. Plusieurs communications ont fait apparaître les dimensions sociales de ces affrontements qui ponctuent l'ascension sociale des chevaliers, signifient leur appartenances à des solidarités qui les défroissent, sont l'occasion pour eux de se faire connaître et de trouver une identité. Quant à l'aspect technique des combats, exposé dans chroniques et récits littéraires, il démontre combien les tournois incorporent ou peaufinent les arts de la poliorcétique, ou le stratégies de la bataille rangée. L'enquête ne néglige pas davantage l'utilisation satirique qui est faite du tournoi en littérature et révèle la charge critique que contiennent certains de ces récits. Entre réalisme et idéalisation, de tels déploiements de force et de richesse portent en eux plusieurs messages politiques. On a pu démonter ainsi la conjonction de ces spectacles avec la glorification d'une cour, d'un prince, d'une dynastie ou celle de la bourgeoisie conquérante du XIVe siècle. L'aire géographique couverte par ce colloque a privilégié les terres septentrionales de la France et de l'Empire, comme celles qui ont vu le plus grand nombre de ces divertissements tandis que les lacunes d'une pareille culture "tournoyeuse" ont été mentionnées pour les terres bretonnes.