Durant les premières années du XXe siècle, les organisations syndicales prennent peu à peu la forme qui est la leur aujourd'hui. Comme dans d'autres pays, les débats en Suisse portent sur des questions fondamentales : grève générale, action directe, unions locales et fédérations professionnelles, intégration des femmes, statut des permanent·e·s, autonomie par rapport aux partis politiques.La religion en fait aussi partie : le syndicalisme et le socialisme sont-ils compatibles avec la foi ? Un courant à dominante protestante s'affirme alors "socialiste chrétien", avec de fortes personnalités comme Paul Pflüger (1865-1947), Leonhard Ragaz (1868-1945) ou Hélène Monastier (1882-1976),et encourage les croyants à entrer dans les syndicats majoritaires. Plus largement, les valeurs chrétiennes influencent alors de nombreux militants socialistes et pacifistes.
Peu présentes dans l'historiographique du mouvement ouvrier en Suisse, les organisations à tonalité catholique et protestante ont pourtant occupé une place importante dans l'encadrement des milieux populaires tout au long du XXe siècle.