Rares sont les thérapeutes familiaux qui n'ont pas été confrontés à la maltraitance ou à la négligence envers les enfants. Ils ont alors à envisager des conduites visant à la protection des mineurs, ce qui implique un examen minutieux de la gravité des actes commis et des conséquences possibles de l'orientation choisie : signaler ou faire signaler, décider d'un placement en famille d'accueil ou en institution... Comme nous le verrons dans ce numéro des Cahiers, les professionnels qui prendront par la suite en charge l'enfant placé et sa famille auront à réfléchir à des modes d'interventions adaptés à chaque situation. Le fonctionnement des institutions, les relations entre professionnels en leur sein, les échanges collaboratifs (au mieux) ou absents (au pire) entre les différents intervenants vont également impacter le vécu et l'avenir du jeune, ainsi que celui de sa famille. Si la prudence conduit les professionnels à réduire la durée d'un placement, elle peut aussi entraîner de nombreuses réévaluations avec réorientations vers d'autres institutions, multipliant dès lors pour l'enfant les discontinuités de son parcours évolutif et les ruptures. Nous avons donc interrogé des professionnels de terrain sur les démarches qu'ils proposent pour améliorer les dispositifs de prise en charge des enfants placés et les rapports avec les différents systèmes impliqués (familles d'origine, familles d'accueil ou institutions, équipes institutionnelles, réseau des intervenants).