"Les choses. Si le surréalisme est né de la guerre de 1914, ce qui s'est passé après la dernière guerre est lié à Auschwitz. Il me semble qu'on l'oublie souvent quand on parle du "nouveau roman". Ce n'est pas pour rien que Nathalie Sarraute a écrit L'Ere du soupçon, Barthes, Le Degré zéro de l'écriture. Que des artistes comme Tàpies ou Dubuffet sont partis des graffitis, du mur, ou que Louise Nevelson a fait des sculptures à partir de décombres. Toutes les idéologies s'étaient disqualifiées. L'humanisme, c'était fini [...] : il n'y a plus de recours, essayons de revenir au primordial, à l'élémentaire, à la matière, aux choses." (Claude Simon, entretien avec Marianne Alphant). Comment la conscience historique qui habite l'oeuvre de Claude Simon engage-t-elle un retour à l'élémentaire ? Cette livraison des Cahiers entend explorer la matière et les corps tels qu'ils se présentent et se découvrent chez le romancier. On y trouvera également un texte court ("Sous le kimono") et un entretien rare de Simon ("Un homme traversé par le travail"), ainsi que les rubriques traditionnelles : un bilan de la réception critique de Simon à l'étranger (le monde anglo-saxon), les paroles d'écrivains et de lecteurs de Simon, les comptes rendus d'ouvrages et l'actualité de l'oeuvre.