Maxime du Camp, Flaubert, Emile Bergerat et bien d'autres ont souvent fait, avec la complicité de l'intéressé, un portrait de Théophile Gautier en forçat du journalisme tournant indéfiniment la meule du feuilleton qui l'aurait tué. Certes, de 1831 à 1872, le romantisme au gilet rouge a donné ses textes à plus de 90 périodiques et son écriture s'est ressentie des pressions et clichés médiatiques. Mais il faudrait aussi rappeler que le régime du périodique affecta la quasi totalité des auteurs du XIXe siècle, et que, contrainte pour contrainte, le support médiatique offrit le creuset d'une formidable inventivité : quatorze spécialistes de l'œuvre de Gautier, des médias, du récit de voyage, de la critique dramatique ou de la critique d'art se sont penchés sur les rapports étroits et souvent féconds que Gautier journaliste entretint avec la feuille périodique conjuguant ainsi romantisme et modernité.