L'ouvrage cerne, d'abord, le champ de la notion, puis la genèse d'un régime apparu en des temps où la tyrannie constituait un danger perpétuellement menaçant pour la vie des citoyens et des autres membres du corps social. Le "pouvoir du peuple" s'érige peu à peu en norme nouvelle de justice, d'égalité proportionnelle, de fraternité civique, de partage social, pour mieux lutter contre les guerres intestines ou extérieures, contre les iniquités, les pouvoirs exorbitants des uns ou des autres. La démocratie athénienne des VI-Ve siècles avant notre ère forge, sans conteste, un modèle pour l'Occident gréco-latin que les modernes ne manqueront pas de reprendre positivement ou négativement. Son héritage institutionnel, juridique, politique, fascine. Il suscite l'interrogation, la critique, mais aussi la volonté de le parfaire, de l'adapter à une société où la "masse" et "le mondial" remplacent, de nos jours, le "peuple" restreint, étroitement localisé, des cités antiques. La démocratie - celle d'hier, comme celle d'aujourd'hui - est un pôle vivant d'admiration ou de rejet, qui signe une indéniable "actualité". Régime politique, prêt à redevenir, comme au temps de sa fondation, un objet de scandale ou de vénération, état social et mental, "fin de l'histoire" advenue ou en voie d'avènement, la démocratie exerce un bien réel pouvoir d'attraction où la perfection de l'idée comme de l'idéal, rencontre, pour le meilleur et pour le pire, l'imperfection de l'expérience et des hommes.