Le dossier "Histoire et anthropologie des odeurs en terre d'Islam à l'époque médiévale" du numéro 64 du Bulletin des Etudes Orientales, dirigé par Julie Bonnéric, promeut une approche transversale, indispensable à l'étude d'un phénomène très peu étudié et difficile à aborder. Il réunit historiens, linguistes, archéologues, spécialistes de littérature et anthropologues afin d'interroger les odeurs, bonnes ou mauvaises, sous des aspects à la fois technique, social et symbolique. Ces chercheurs traitent du lexique olfactif en arabe et en hébreu, des matières odorantes (en particulier l'ambre et les encens), du rôle des odeurs (en médecine, parfumerie, agriculture, magie, etc.) et de leur lien avec le sacré. Ils définissent les odeurs comme des marqueurs de distinction sociale et des signes transcendantaux. Etudiant le rapport des hommes, en Islam, aux fragrances et aux pestilences, ce volume offre l'occasion d'analyser ainsi leur imaginaire social et symbolique.