Quand Stéphane Million m'a demandé d'ouvrir le nouveau Bordel, j'ai été émoustillé ; dans un premier temps, tout du moins. C'est vrai que je suis sensible à toute proposition presque intellectuelle. Cela me fait chaud dans mon petit cœur qui a été malade et encerclé d'un virus meurtrier à l'âge de seize ans. Une fois le passage du nuage égocentrique, j'en suis venu à me demander si, déguisée derrière cette proposition, on ne trouvait pas l'esquisse d'une petite charité en vue de mon désœuvrement sensuel. Selon le vieil adage, le premier venu est le premier servi... J'imaginai alors que tout le monde allait me regarder, et que je ne serais pas à la mesure de la chose. On me pousserait dans le dos : " Allez vas-y, tu nous l'ouvres ce Bordel ! "