De nos jours, la censure n'a plus le visage officiel des systèmes autoritaires connus par le passé. L'autocensure a pris une telle place dans les imaginaires qu'il n'est plus nécessaire de recourir à la violence directe d'un temps révolu. Des dynamiques orchestrées sous le manteau sont sans cesse en marche. Le non-dit ou le principe de l'évitement suffisent à noyer les questions qui fâchent, au point que les créateurs, les artistes, les chercheurs en sciences humaines, épousent d'eux-mêmes les contours d'une pensée consensuelle. Un numéro qui soulève bien des questions.