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"Il y a entre Jean-Georges Lossier et moi un lien originel étrange. La grande mère universelle a dû nous porter ensemble dans une de ses étoiles, sans considération astrologique : son signe est celui de la Vierge (femme de toutes mes amours), le mien est celui du Sagittaire (le conquérant solaire)". Quand Pierrette Micheloud (1915-2007) écrit ces mots, elle connaît Jean-Georges Lossier (1911-2004) depuis près de quarante ans. De quatre ans l'aîné de Pierrette Micheloud, Lossier a déjà publié deux recueils, Saisons de l'espoir en 1939 et Haute cité en 1943 (Prix-Schiller, Prix-Edgar Poe). Pierrette Micheloud, elle, en a publié quatre, Saisons en 1945, Pluies d'ombre et de soleil en 1947, Sortilèges en 1949 et Le Feu des ombres en 1950. Si l'oeuvre de Lossier s'élabore dans la lenteur, la patience et l'écoute de la voix mystérieuse qui parle au fond de lui, celle de Pierrette, en revanche piaffe, crie son désir d'absolu et l'espoir qu'elle met en la femme, avenir de l'humanité. Mais l'un et l'autre se rejoignent sur la certitude partagée que la poésie est instrument de connaissance, éveilleuse de consciences, "le lieu et le moyen d'un travail inachevable de la langue et sur soi, d'une "transmutation" alchimique visant à agrandir le champ de la perception et de la capacité intérieure". Dans ce volume, Catherine Dubuis restitue la correspondance de ces deux grands esprits poétiques de Suisse romande. Rafraîchissant. Inspirant.