Vivre à Monaco aux XVIIe et XVIIIe siècles (Relié)

Ce livre est original, voire atypique. Plus qu'un regard neuf porté sur une histoire connue, c'est un nouveau paysage qu'il contemple. Pour la première fois, il aborde l'histoire du vécu quotidien à Monaco aux XVIIe et XVIIIe siècles, ne perdant pas de vue que derrière toute chronologie événementielle, l'homme se tapit avec son cortège de doutes, de joies et de croyances. Les informations qu'il exploite sont purement historiques, issues d'une source jusque-là inexploitée, mal aimée : les archives notariales.
Et pourtant, les registres de ces hommes de loi se sont révélés fabuleusement riches, fourmillant de renseignements inédits. lin trésor inestimable se cachait sous des phrases généralement austères, souvent rébarbatives : les milliers de lignes décryptées, couchées avec plus ou moins de soin, n'ont pas seulement permis de dresser des statistiques, elles ont surtout mis à vif des rieurs et des âmes vivant de l'air du temps, de pain, d'apparences et de préoccupations journalières.
Mieux, l'encre à présent vieillie a restitué les stigmates de passions humaines, celtes qui allaient de la tragédie à la routine, des larmes aux rires, à la vie tout simplement. Quel fabuleux exemple de dissimulation ! Quel précieux cadeau pour qui veut bien prendre le temps de l'accueillir ! Pour qui est prêt à se refléter dans des mots jaunis mais criants d'authenticité, véritables miroirs des vanités et des craintes des gens de l'époque.
Pour toutes ces raisons, le but de cet ouvrage est double. Il entend renouer avec les valeurs traditionnelles, vivre le ressenti caché derrière des chiffres et des mots, souligner les obscurs, préférer le fond à la forme, l'être au paraître ; ensuite et surtout il s'emploie à découvrir, à mettre en lumière deux critères fondamentaux en ces temps, ceux de la confiance et de l'humilité. Confiance et humilité en son environnement, moral et matériel, en son prince et ses institutions, en un Dieu omniprésent et invisible à la fois.
Autant d'outils qui permettront de ne plus juger le passé avec nos yeux contemporains, mais de le mieux connaître avec tolérance. Comme si le comprendre c'était se retrouver. Ce livre est issu d'une thèse pour l'obtention du doctorat en histoire, soutenue à l'Université de Paris IV-Sorbonne, le 10 juin 1997.