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Shoah, de Lanzmann, est un film qui s'intègre dans l'histoire du cinéma par un suspens de l'action négatif, et un suspens des Visages singulier. Evénement inaugural en ce qu'il fait sauter les cadres qui habituellement au cinéma balisent l'humanité. Shoah présente les Visages de revenants de l'extermination là où elle a été en son centre, et de témoins. Et présente aussi les paysages actuels où l'extermination a eu lieu. Le film laisse désespérance
quant à l'Histoire, ne laisse pas subsister les mythes, les illusions qui paraissaient légitimes. La remémoration qu'il met en acte invalide les constructions de l'histoire fallacieuses, mais elle vise aussi à fonder des pratiques historiennes échappant aux stéréotypes. Et c'est la remémoration, par l'inscription des traces mémorielles, qui autorise l'émergence d'un sujet de l'histoire. C'est par les Visages, d'abord comme événement visible sur l'écran, que Shoah rencontre la philosophie de façon telle que celle-ci ne peut se dérober. La puissance de pensée de la présentation des Visages dans le film détruit les illusions d'un sens assuré de l'Histoire passant outre les Visages, et même d'une fuite possible vers le Bien au-delà les Visages. Shoah oblige à penser les Visages avec une exigence absolue. Par les Visages narrant la mort et la souffrance advenues, cette pensée du film pose ses contenus de vérité. L'esthétique du film rencontre encore la pensée de Walter Benjamin. C'est le montage qui crée l'œuvre cinématographique. L'œuvre a sa légalité propre, impose sa nuit et sa lumière singulières.