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Depuis vingt-huit ans, les Assises de la traduction littéraire réunissent à Arles, en novembre, des passionnés de littératures étrangères, traducteurs, auteurs et lecteurs, pour trois jours de débats autour d'un thème. En 2011, elles proposent : "Traductions extra-ordinaires". Le traducteur s'annonce en héros de Jules Verne, voyageur extra-ordinaire. Dans l'ordinaire de ses jours - contrats et contraintes -, viennent s'inscrire le défi, l'improbable et la navigation lointaine. C'est le texte-monstre qu'on apprivoise : Don Quichotte retraduit par Aline Schulman et Tristram Shandy par Guy Jouvet, les hétéronymes de Pessoa transcrits par Patrick Quillier, l'Iliade dansée par Philippe Brunet, les romantiques russes réunis en bouquet par André Markowicz. C'est, en version française, un langage-univers inventé par Frédéric Werst. C'est enfin une tentative limite : La Disparition, de Georges Perec, rejouée par ses traducteurs dans quelques grandes langues, anglais, russe, espagnol, japonais. La traduction extraordinaire naît du désir du traducteur - Bernard Haepffner raconte quelques figures héroïques, d'Amyot à Claude Riehl ; elle se soutient du désir de l'éditeur qui accompagne leur aventure - Michel Volkovitch, en ouverture, fait parler un vétéran, Maurice Nadeau. La table ronde professionnelle de l'Association des traducteurs littéraires de France fait le point sur l'édition numérique.