Biographie de Muhammad Gazali
Abou Hamid MouHammad ibn MouHammed al-Ghazali
(450/1058 - 505/1111), autrefois connu en Occident sous le
nom de "Algazel" est un penseur musulman d'origine persane.
Erudit religieux, grand maître intellectuel et sage musulman
des XI-XIIe siècles, Al-Ghazali a marqué l’histoire de la
pensée musulmane, influant aussi sur l’avenir de la
philosophie en Europe. En conjuguant harmonieusement les
aspects cultuels, théologiques et spirituels, grâce à un savant
équilibre entre foi et raison, fond et forme, intérieur et
extérieur, les enseignements d’Al-Ghazali offrent une synthèse
de la croyance et de la pratique musulmanes qui lui ont valu le
surnom de "preuve de l’Islam".
Refusant le conformisme
aveugle et le littéralisme fanatique, Al-Ghazali continue de
faire autorité par sa largeur de vue, et d’être une référence
orthodoxe pour les savants musulmans depuis neuf siècles,
dans des domaines aussi variés que le droit, la théologie, la
métaphysique et la spiritualité. Il a laissé aux générations
futures des œuvres phares telles que "La Revivification des
sciences religieuses", "Le Tabernacle des Lumières", ou son
autobiographie intellectuelle, "La délivrance de l’erreur", qui
occupent une place de premier plan dans le patrimoine
littéraire et culturel de l’Islam, et dont un grand nombre a été
traduit et publié dans des langues européennes.
L’intérêt pour
les écrits, la vie et les enseignements d’Al-Ghazali s’explique
par le fait que ses réflexions et ses méditations sur la vie
spirituelle ont une portée qui dépasse le cadre des études
islamiques ou de la communauté musulmane, en s’adressant à
un large public. Ses œuvres apportent des réponses magistrales
aux questions essentielles sur la signification de la vie, la
dignité de l’homme, le but de l’existence, etc., d’une façon
étonnamment accessible aux esprits occidentaux du XXIe
siècle.
Mais au-delà de ses écrits et de sa pensée, la vie,
l’exemple et l’expérience même de ce personnage continuent
de marquer les consciences et d’inspirer des vocations. Al-
Ghazali raconte lui-même comment, après être parvenu aux
plus hauts sommets de l’érudition et de la renommée, il connut
une profonde crise intellectuelle et existentielle qui le poussa à
remettre en question sa propre sincérité et ses convictions
formelles.
Décidant d’abandonner ses responsabilités
religieuses, de quitter son poste prestigieux d’enseignant à
Bagdad, sa fortune, ses biens et sa famille, il s’engage dans la
voie du soufisme, la dimension intérieure de l’islam, en quête
de la proximité divine et de la vérité ultime, à travers une vie
d’ascèse et de discipline spirituelle. Devenant l’un des plus
grands saints de l’Islam, Al-Ghazali, après une dizaine
d’année d’absence, rentre auprès des siens, l’âme transformée
et l’esprit en paix, pour finir ses jours dans sa ville natale de
Tus.