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Longtemps les victimes de guerre n'ont eu ni voix, ni parole propre. L'héroïsation des vainqueurs et le silence des vaincus sont le seul épilogue des conflits armés. La culture de guerre nourrie de patriotisme ne laisse place qu'au culte des combattants morts au front. Mais, au milieu du XXe siècle, les guerres changent de nature. Les victimes civiles deviennent massives, dépassent en nombre les combattants. Dans certains conflits contemporains, comme lors de la " purification ethnique " de l'ex-Yougoslavie (1991-1999), les massacres génocidaires sont seuls sur le champ de bataille. Comment la justice d'après guerre. s'est adaptée à ces victimisations de masse ? Quels types de ressources ont-ils été mobilisés pour juger leurs auteurs, faire le récit de ces violences extrêmes et reconstruire un avenir commun ? Quel acte refondateur peut assumer cette tâche quand la communauté politique est brisée : amnistie, réparations, tribunal ad hoc, cour permanente ou commission vérité et réconciliation ? Telles sont les questions que se sont posées les intervenants du séminaire " Œuvre de justice et victimes " dirigé par Robert Cario et Denis Salas et organisé par l'Ecole nationale de magistrature en 2001 et 2002. Le présent ouvrage en est le troisième volume.