Unique survivant du "complot Kaman-Fodeba " (Broché)

"Campo Boiro", "Kindia" : les plus "célèbres" des camps de la mort dans la Guinée de Sékou Touré... Qui sont donc ces "comploteurs , ces "ennemis du peuple et de la Révolution", ces "parasites" ? Car c'est ainsi que La Voix de la Révolution - c'est-à-dire celle de son Maître et Guide Suprême - les désigne à la hire des militants du Parti unique. Ce sont pêle-mêle de hautes personnalités politiques ou militaires déchues soudain et passées à la trappe, des techniciens aux compétences jalousées, de grands commerçants peut-être indélicats, de pauvres diables strictement inconnus, Guinéens et étrangers, Noirs et Blancs.
Torturés, battus, affamés et assoiffés jusqu'à la mort - la "Diète Noire" ! - ces hommes et femmes, jeunes ou âgés, peuvent "disparaître" à jamais, emportés en pleine nuit ou... survivre et même être libérés, par la grâce de Dieu. Dans le camp, la notion du temps est périmée. Le seul rythme est le passage régulier de la Mort et son corollaire : l'ultime Adieu aux cadavres des compagnons. La solidarité est ici indispensable, vitale.
Les 21-22 novembre 1970, l'agression portugaise a libéré les parias mais, aussitôt repris, les conséquences pour eux sont terribles ! L'unique survivant du "Complot Kaman-Fodéba", a tenu assez longtemps pour pouvoir sortir de "Kindia" en 1974 sur ses deux jambes mais sa "réinsertion sociale" restera aléatoire jusqu'en avril 1984, 10 ans après ! Soudain la mort du "Responsable Suprême" survient de façon inespérée et provoque aussitôt la prise du pouvoir par un Comité Militaire de Redressement National ! Le peuple guinéen est libéré et les camps sont ouverts en présence de la presse internationale...
Après cela, il reste une doléance exprimée par le rescapé : Que tous ces milliers de martyrs de l'ère Sékou Touré soient réhabilités ! la société guinéenne encore traumatisée doit enfin les sortir de l'ombre, assumer ses responsabilités à leur égard, les honorer et faire le serment suivant aux familles à jamais marquées : plus jamais ça !