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La clinique, notion fluctuante qui a son origine dans la Grèce antique, connaît au XVIIIe siècle une évolution déterminante dans un contexte socioculturel exceptionnel. Un hôpital parisien, la Charité, qui plus est couvent-hôpital, immergé dans le milieu académique et encyclopédiste, devient une référence, lieu de construction d'une clinique chirurgicale puis médicale, consacrée par le Décret du 14 Frimaire de l'An III (4 décembre 1794). Le chirurgien lettré, passionné de technique et de science, participe à la problématique du savoir, conduit son expérience sensible du dehors vers le dedans et bouleverse l'épistémologie dans une difficile approche physique du corps (oeil, main, oreille) confrontée à la connaissance anatomique. S'opposent ainsi vitalisme et mécanisme, clinique des humeurs et clinique des organes, naturel et artificiel, physique et moral, doctrine hippocratique expectante et médecine active, tradition et modernité, le religieux et une laïcité philanthropique. La seconde moitié du siècle est le temps de l'analyse et de l'émergence de la langue des signes, celui de la révolution chimique, de l'émancipation des maladies de l'esprit prélude à la naissance de la psychiatrie, mais aussi de l'irrationnel du mesmérisme : un essor européen dispersé de la clinique, contrarié en France par le refus de réformes d'un pouvoir monarchique réactionnaire.
Médecin, docteur en épistémologie et histoire des sciences de l'université Denis-Diderot - Paris VII, Jacques Bescond confronte une longue expérience clinique à l'émergence des sciences médicales.