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Le 27 novembre 1886, Stéphane Mallarmé écrit à Vittorio Pia : "Je crois que la littérature, reprise à sa source qui est l'Art et la Science, nous fournira un Théâtre, dont les représentations seront le vrai culte moderne ; un Livre, explication de l'homme suffisante à nos plus beaux rêves". La forme du Livre à venir est celle d'une cérémonie orale ; la raison des mardis était celle d'anticiper la société future des lecteurs du Livre. Ce que, déjà, dans "Solennité", évoquait Stéphane Mallarmé : "J'imagine que la cause de s'assembler, dorénavant, en vue des fêtes inscrites au programme humain, ne sera pas le théâtre, borné ou incapable tout seul de répondre à de très subtils instincts, ni la musique du reste trop fuyante pour ne pas décevoir la foule". L'Ode (moins la forme poétique traditionnelle que l'écho du mot dans son sens grec originel de chant) unit théâtre et musique. La prestation orale de Mallarmé, devant ses amis, les mardis, rue de Rome, relevait de l'Ode. Pour intituler un de ses textes qui, avant d'être publié, avait été éprouvé devant un auditoire, Francis Ponge usa d'une expression heureuse : Tentative orale. N'y aurait-il pas eu de la part de Mallarmé quelque chose de cet ordre? Le Livre, cet ouvrage sans lieu et sans date, dont Mallarmé évoque sans cesse l'existence virtuelle n'aurait-il pas été l'objet d'essais le mardi, rue de Rome? Non pas pour que les propositions fussent critiquées par les auditeurs, mais pour que leur existence volante fût provoquée.