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Il est des textes qu'on ne souhaite à personne de devoir écrire un jour lorsque le deuil les porte comme tremblement de soi, confrontation à l'impuissance de sceller le vide de l'absence, d'accepter le réel perdu. Rien ne résout cet irréparable, n'éclaire le crépuscule du proche ravi, ne nous guérit de la faiblesse humaine face au deuil. On fixe simplement l'absent comme on fixe un vertige. Que le fils disparaisse avant soi est insupportable. C'est un viol inouï des lois de la nature et des règles de la filiation. Et le langage, ultime pierre de touche, n'est là qu'en tant que paradoxe de mise en lien de l'absence et de la présence, de la reliance infinie avec l'enfant arraché à l'habitude de vivre, à notre être de sens. D'où ce recueil simple, immédiat, cherchant à réduire l'éloignement sans restituer l'autre, mais désespérément la beauté de son absence malgré la cruauté du temps, la conversion des destins.
Hassan Wahbi est universitaire et enseigne à Agadir (Maroc). Il a publié plusieurs essais critiques et plusieurs recueils de poésie et d'aphorismes. Chez Al Manar : Eloge de l'imperfection et Carnets d'un regard.