Il restait à écrire l'histoire du camp de Poitiers, que les Poitevins désignent par cet euphémisme " la route de Limoges ". C'est effectivement le... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
Il restait à écrire l'histoire du camp de Poitiers, que les Poitevins désignent par cet euphémisme " la route de Limoges ". C'est effectivement le long de cette route que sont internés à la fin de 1939 les Républicains espagnols réfugiés dans la région. En décembre 1940, les autorités d'occupation et l'administration de Vichy décident de le transformer en " camp de concentration des Nomades ", autrement dit pour les Tsiganes : 450 y seront internés.
Le 15 juillet 1941 c'est au tour des Juifs, réfugiés ou assignés à résidence dans le Poitou, de connaître le même sort. Le camp de concentration de Poitiers devient alors l'anti-chambre de la Schoah. Plus de 1 600 Juifs de la région parmi lesquels 502 enfants seront acheminés vers Drancy puis exterminés à Auschwitz.
Deux hommes vont tenter de s'opposer à ce débordement de l'histoire. Elie Bloch, rabbin de la communauté juive de Poitiers, réussit à extirper de derrière les barbelés des dizaines d'enfants qui sont accueillis par des familles juives et non juives. Il est soutenu activement dans cette tâche par le père Fleury aumônier catholique des Nomades. Mais la collaboration très étroite entre le préfet la Kommandantur leur interdit de mener à son terme cette mission. Le rabbin Bloch et sa famille seront assassinés à leur tour à Auschwitz.
Du camp de Poitiers plus de 100 Tsiganes sont également déportés vers les camps de la mort de Buchenwald et de Sachsenhausen.
Cette étude scientifique ouvre une voie nouvelle à l'histoire des camps de concentration de la zone occupée.