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La transmission est tout à la fois fantasmée, regrettée, critiquée, célébrée. Les partisans du « c'était mieux avant » évoquent des sociétés ou des époques où « l'on savait transmettre ». « Mais quoi !? », serait-on tenté de demandé : des savoirs ? Des valeurs ?. Sachant que ceux qui la critiquent, a contrario, la remettent en cause au profit de l'apologie de l'auto-apprentissage, de l'apprentissage par le biais du tâtonnement (démarche essai-erreur) et des découvertes personnelles. De nombreux observateurs ont par ailleurs constaté « un retrait significatif des adultes, parents ou enseignants, de l'acte de transmission au profit de la liberté de choix et de l'expérimentation par soi-même », retrait qui coïncide avec une brutale contestation des méthodes classiques d'enseignement jugées archaïques, frappées d'obsolescence et désormais inadaptées aux « jeunes générations » et aux « nouveaux publics » (de l'école). Pourtant, malgré la brutalité de la crise qui touche les phénomènes de transmission(s) ceux-ci restent au cur des pratiques et des réflexions. Ils ne cessent de se reconfigurer et de se recomposer en fonction des tendances de fond à l'uvre dans les sociétés postmodernes et de l'influences dispositifs sociotechniques numériques. Et si transmettre reste une valeur, une pratique et une mission aussi cruciale, c'est sans doute parce qu'au centre des « carrières » (au sens de Becker) de parent, d'enseignant et d'éducateur, se trouve nichée cette transmission, indélogeable. Elever, éduquer, enseigner, c'est d'abord transmettre. Des connaissances, bien sûr, mais aussi des compétences, et partant, des valeurs.